- AZRIEL DE GÉRONE
- AZRIEL DE GÉRONEAZRIEL DE GÉRONE (1re moitié XIIIe s.)Kabbaliste appartenant au Cénacle des kabbalistes de Gérone, qui était le deuxième après celui de la Provence et était constitué des disciples d’Isaac l’Aveugle. Azriel était le contemporain et, suivant certaines traditions, le gendre de Ezra ben Salomon, kabbaliste lui-même et auteur d’un Commentaire sur le Cantique des cantiques (trad. G. Vajda, Paris, 1969). On ne connaît pratiquement rien de la vie d’Azriel. Son œuvre est presque entièrement éditée (son commentaire sur les Aqqadot du Talmud a fait l’objet d’une édition critique due à Y. Tishby, Jérusalem, 1945) et en partie traduite (son Commentaire sur la liturgie quotidienne par G. Sed-Rajna, Leyde, 1973; le Commentaire sur les sacrifices par G. Vajda, Paris, 1969). Elle a été analysée par G. Scholem dans Les Origines de la kabbale (Paris, 1966).Penseur d’envergure, remarquablement informé même sur les courants doctrinaux extérieurs au judaïsme (doctrines pythagoriciennes et néo-platoniciennes, diffusées à l’époque dans des écrits pseudépigraphes ou anonymes), Azriel est l’une des figures les plus originales de la kabbale d’Espagne. Son enseignement, fondé sur les sefirot , contient des développements métaphysiques importants sur la distinction entre l’unité métaphysique, la monade, et l’unité théologique, identique à la première entité de la manifestation.Suivant G. Scholem, parmi les termes techniques qui apparaissent uniquement dans les œuvres d’Azriel, plusieurs portent les traces d’une influence directe (et d’une traduction littérale) d’expressions latines employées par Jean Scot Érigène dans son De divisione naturae . Les liens historiques entre les deux auteurs ne sont pas établis; mais l’on sait que l’activité d’Azriel se situe à l’époque où les œuvres d’Érigène connaissent, à la suite de leur condamnation, une nouvelle diffusion.
Encyclopédie Universelle. 2012.